Il y a ce sentiment de vide immense qui te tord le coeur par moments, quand tu te retrouves seule face à toi-même. Alors tu recherches quelque chose auquel t'accrocher en scrolant sur ton téléphone, en passant d'une appli à l'autre pour ressentir une présence, quand bien même elle serait virtuelle
Lire la suiteJe ne sais pas ce qu'il se passe en moi depuis la nouvelle lune de février, mais c'est le tsunami à l'intérieur, le tremblement de terre, les sept plaies d'Egypte, l'apocalypse. Des vagues énormes déferlent et rasent tout sur leurs passages : les arbres, les maisons, les immeubles, les gens. Des mitraillettes dans les deux mains, j'avance comme godzilla et je tire sur tout ce qui bouge. Je sors les bombes, les kalachnikovs, les mines antipersonnelles, je dégomme tout.
Lire la suiteOh, berlingo délicieux, à peine ai-je pu effleurer ton papier argent que tu t'es volatilisé. Je ne t'aurais même pas goûté, ne serait-ce que quelques kilomètres sur ta banquette en polyester. Ce n'était pas toi. J'étais faite pour un autre habitacle. Je suis faite pour toi. Bientôt nous allons nous rencontrer. Il est temps de te déclamer ma flamme pour te voir émerger du lac Léman en pleins feux de brouillard avant :
Lire la suiteLa tête en bas, je ris. Je n'arrive plus à m'arrêter. Mes chevilles suspendues à une ficelle, une main derrière ma poitrine, je vois tout à l'envers. Parfois, il faut tout renverser pour comprendre. Parfois il faut faire le poirier pour mettre de l'ordre dans l'inconscient (et ça fait quelques temps que je rêve de marcher sur les mains). C'est le moment.
Lire la suiteC'est fou le nombre de fois où je suis restée plantée devant le portail de mes rêves. Pourtant, j'étais motivée. J'avais tout imaginé en lunettes 3D megamax 360° dans un décor digne d'Avatar (que je n'ai toujours pas vu).
Lire la suiteLe week-end dernier, j'ai pris rendez-vous avec moi-même sur mon nouveau bureau. Thé avec moi-même, compote maison avec moi-même, interview avec moi-même. J'ai saisi mon micro en mousse : _"Alors, chère Hélène, pouvez-vous nous dire quelles sont vos nouvelles envies créatives ?".
Lire la suitePour être honnête, je n'ai pas encore tout fait pour ma pièce. Certes, j'ai réussi à la jouer dix fois entre mai 2022 et octobre 2023. Dix fois en un an et demi, c'est déjà pas si mal pour une première pièce, alors que j'étais pétrie de doute en 2023 et que j'étais sur le point de tout arrêter. Mais aujourd'hui, avec la confiance que j'ai gagnée, je sens que je ne suis pas allée jusqu'au bout. J'ai douté, j'ai pleuré, j'ai quand même saisi mon téléphone, j'ai rencontré alors que j'étais tremblotante. Et je suis allée jouer, alors que c'était challengeant, dur, dur, vraiment.
Lire la suiteMon bras gauche est bloqué tout contre moi comme une caresse. Jai l'impression d'être un oiseau blessé. Je regarde par la fenêtre. Deux guêpes sont en train de dépecer le papillon de nuit que jai retrouvé mort sous le radiateur. Elles n'ont pas perdu de temps. Pause obligée.
Lire la suiteSais-tu, à chaque instant, caresser ton âme ?
Sais-tu, à chaque instant, revenir à ton corps, aux sensations sur ta peau : le souffle de l’air, le sol sous tes pieds. Sais-tu à chaque instant, être consciente de ce qu’il se passe à l’intérieur : dans ton ventre, au creux de tes entrailles et sous ta poitrine ?
Lire la suitePasser discrètement la tête par le coin droit de l’écran - éclairage nocturne activé. Glisser l’avant de ma chaussure devant le wallpaper Saraswati (là où le paon se tient près de la déesse aux quatre bras), faire apparaître une main entre les icônes, tenter un second pas dans la barre grise « Que voulez-vous dire ? ». Ouf j’y suis. Resurgir dans le flux des publications. Défiler en talons entre les photos carrées, les hashtags et les hyperliens. Reprendre les réseaux laissés à l’abandon quelques semaines (non, quelques mois constate-je en scrollant sur la page aux boutons bleus). Pianoter du pouce droit sur le clavier tactile. L’inspiration vient, revient. En pleine nuit, entre 4h et 6h du matin. Je tapote des lettres et des mots sans m'arrêter. « Tout doux, ma chère. De la douceur chère Hélène Bulldozer ! » « Entendu cinq sur cinq Hélène coton », je reviens sur l'écran, c'est parti. En douceur.
Lire la suite“Ceci est un grand jeu de piste ! Joue-le !” Mon âme essaie de se frayer un chemin dans le labyrinthe de mon mental dramatico-rigido-flippé. Je me donnerais des baffes tellement je me trouve pathétique, me complaisant dans mon drame intérieur comme je sais si bien le faire.
Lire la suiteUn jour on sera très fortes. On ne pleurera plus. On ne rougira plus. On sera capables de répliquer. On se baladera la poitrine ouverte, gonflée de fierté face à la vie, prêtes à l'affronter, la dévorer, l'avaler. On n’aura plus peur de rien. On dormira toujours bien. Le cœur qui s’accélère avec le stress, on ne le sentira pas. Notre cœur ne tremblera pas. Ne tremblera plus.
Lire la suiteEn cet instant, en gare de Genève, face au parvis, je souris. Un sourire béat, d’extase, de félicité. Les autres passent à côté de moi avec leurs valises, certains au téléphone, oreillettes. Moi, je suis debout, arrêtée au milieu de toute cette agitation. Une immense joie m’habite, de grands frissons parcourent mon corps.
Je suis à Genève et je vis mon rêve.
Lire la suiteJe suis une page blanche, immaculée.
De la neige qui vient de tomber.
Je ne suis rien. Je suis le vide.
Lire la suiteJ'aimerais tellement que tout soit bien installé. 35 ans, ça roule dans ton métier. Les pieds en éventail sur ton bureau, ta vie en chorégraphie, natation synchronisée. L'argent qui tombe du ciel comme des flocons de neige. Tu les regardes, tu les admires : les affiches de tes réussites placardées sur ton mur, juste en face. Tu les regardes, tu les admires, ton verre de Spritz à la main et tu soupires de satisfaction.
Lire la suiteDepuis quelques mois, quand je me regarde dans la glace, je m'attarde sur les rides autour des mes yeux. "Non, non tu n'as pas de ride, c'est juste quand tu ris, tes yeux se plissent !". On essaie de me rassurer. Mais non, j'ai des rides. Je les vois bien, elles ne s'effacent pas quand je déplisse les yeux. Elles sont là, installées, durablement.
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