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(fr) Creative flow est un blog dans lequel j’explore le processus créatif. J’en ai besoin pour avoir plus de force dans mon travail, repousser mes croyances limitantes et juste laisser tout ce flow créatif sortir de moi. Et peut-être aider - ou au moins inspirer- d’autres personnes à en faire de même !

(eng) Creative flow is a blog where I explore the creative process to get more strength in my work, let fall the boundaries I got to let the flow just go. And maybe help -or at least inspire- others to do the same !

Vide

Il y a ce sentiment de vide immense qui te tord le coeur par moments, quand tu te retrouves seule face à toi-même. Alors tu recherches quelque chose auquel t'accrocher en scrolant sur ton téléphone, en passant d'une appli à l'autre pour ressentir une présence, quand bien même elle serait virtuelle

Évidemment, tu as su apprendre à apprécier ta propre compagnie :

faire tes veillées au chandelier dans ton petit salon, lovée dans ton canapé en tirant les cartes ; carresser tes plantes, t'émerveiller de leur vivacité, leurs tiges rampant toujours plus loin sur le plancher du salon ; te plonger dans ton eau parfumée de lavande, y laisser flotter ces pétales de rose que tu as séchés au soleil ; poser ta serviette sur la pelouse, contempler le lac, te plonger dedans en te disant que c'est toujours une renaissance.

Tu essaies de t'accrocher au "faire" pour combler le vite, tu t'agites, alors qu'au fond, ton constat est toujours le même : tout cela ne sert à rien. Nous construisons des activités pour trouver du sens, nous créons du sens sur du vide, parce que nous en avons peur.

En cet instant, je suis là pour ouvrir les yeux sur ce vide.

Pourtant face à moi tout est plein. L'eau est dense et ne cesse d'avancer devant moi, faisant chanter les petits galets. Le ciel se couvre et se découvre en un balai sans cesse renouvelé.

Peut-être sommes-nous là uniquement pour cela : contempler les nuages.

J'ai oublié comment cultiver les jardins de mes amitiés. En couple je n'en avais presque plus besoin. Il y avait toujours quelqu'un pour moi. Quelqu'un à qui parler : avec qui faire la cuisine ; partir en balade ; avec qui pleurer ; partager mes frustrations ou mes rêves. En couple, la solitude n'existe plus (du moins pour moi). Je peux rentrer à toute heure, quelqu'un.e m'attend. Je peux me réfugier dans ses bras, il est le témoin privilégié de ma quête et je ne me lasse pas de lui conter mes voyages un peu comme à mes parents à qui je partageais mes aventures avec enthousiasme. Une oreille précieuse ; une présence enveloppante. Je me suis habituée au duo, à l'équipe, aux défis et aux audaces vécues à deux. Et puis, à un moment donné, nos chemins se sont séparés.

Depuis, je tâtonne seule dans mon abri. J'essaie de trouver l'équilibre entre les relations et le silence de la solitude.

Je visualise mon idéal. Il reste dans la présence silencieuse. Être dans mes activités, mes rêveries et sentir l'autre si proche, savoir qu'à chaque instant, je peux venir respirer son odeur. J'aspire à retrouver cela.

Mais pour l'heure, je laisse mon eau glisser sous mes paupières et je regarde ce gouffre béant à l'intérieur de moi.

Oui, je peux aimer et appréhender ma solitude, mais j'ai besoin de tendresse.

En cet instant, je n'ai que mes bras, et je m'embrasse moi-même à chaudes larmes.