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(fr) Creative flow est un blog dans lequel j’explore le processus créatif. J’en ai besoin pour avoir plus de force dans mon travail, repousser mes croyances limitantes et juste laisser tout ce flow créatif sortir de moi. Et peut-être aider - ou au moins inspirer- d’autres personnes à en faire de même !

(eng) Creative flow is a blog where I explore the creative process to get more strength in my work, let fall the boundaries I got to let the flow just go. And maybe help -or at least inspire- others to do the same !

J'ai retourné mon cerveau

La tête en bas, je ris. Je n'arrive plus à m'arrêter. Mes chevilles suspendues à une ficelle, une main derrière ma poitrine, je vois tout à l'envers. Parfois, il faut tout renverser pour comprendre. Parfois il faut faire le poirier pour mettre de l'ordre dans l'inconscient (et ça fait quelques temps que je rêve de marcher sur les mains). C'est le moment.

La tête en bas, le sang dans la tête, je ris. Je ris de toutes les histoires que je me suis racontées, de toutes ces narrations erronées de mon passé. Je ris de tous ces drames que je me suis fait vivre, de toutes ces peurs qui m'ont pétrifiée. Je ris de tout ce que j'ai cru être.

Je ris car tout cela n'a plus de sens.

Tout cela a été ;

mais tout cela n'est pas moi.

Je me suis accrochée aux ailes de ma misère comme au doudou d'un enfant arraché à sa mère. Et j'ai continué de me raconter des histoires.

Pourtant tout était beau ! J'en ai vécu des miracles, des synchronicités, de grands cadeaux. Et puis, régulièrement, entre deux épiphanies, je revenais derrière ma vitre opaque, sale, grise, pleine de moucherons morts me racontant des histoires effrayantes et déprimantes.

Au milieu du chapiteau rouge, la tête en bas, les pieds en haut, j'ai inversé le monde, j'ai retourné mon cerveau et plus rien n'était pareil. J'ai ri parce que je ne savais plus qui j'étais. Et c'était bon.

Quand je suis revenue sur mes pieds, d'apparence rien n'avait changé. Mais tout avait changé. De l'intérieur. TOUT.

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Il pleut. Je suis sortie me balader jusqu'au lac. D'abord sur ma tête, j'ai ensuite relâchée ma capuche bleu pour laisser la pluie couler sur mon visage et sentir le vent sur ma peau. J'ai marché d'un pas vif. Le ciel était gris mais mon cœur brûlait dans ma poitrine. J'ai foulé les pavé gris avec mes petites bottes en caoutchouc jusqu'au bout du ponton. J'ai contemplé le lac. Mon pantalon commençait à être trempé. En remontant la route qui longe les villas j'ai ri de mes idées qui se bousculent, du manque d'ordre dans ma tête, de mon chaos intérieur. Au rythme de la pluie, mes larmes ont ruisselé sur mes joues. J'ai ri parce que je me suis mise à aimer ça. Vraiment. Ce moi que j'aimerais tant changer, je me suis mise à l'aimer profondément. J'ai ri parce que je suis tombée amoureuse de moi-même, et, en tombant j'ai ri, parce que ce n'était plus moi.


Photo : Jérémy Guérard