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(fr) Creative flow est un blog dans lequel j’explore le processus créatif. J’en ai besoin pour avoir plus de force dans mon travail, repousser mes croyances limitantes et juste laisser tout ce flow créatif sortir de moi. Et peut-être aider - ou au moins inspirer- d’autres personnes à en faire de même !

(eng) Creative flow is a blog where I explore the creative process to get more strength in my work, let fall the boundaries I got to let the flow just go. And maybe help -or at least inspire- others to do the same !

Être Hélène, c'est...

Hélène Marquer dort dans une twingo en forêt.

"Être Hélène, c'est...

savoir qu'il y a des vagues."

(bien dit la philosophe !)

"Être Hélène c'est...

accepter les vagues."

(pas encore gagné cocotte)

"Être Hélène, c'est...

surfer sur les vagues."

(ouh là...y'a du boulot !)

-Stooooop ! Be sincere darling !

Être Hélène, c'est...

refuser les vagues,

refuser qu'elles descendent. C'est s'étonner qu'elle ne remontent pas. En tous cas, pas aussi vite qu'elle ne le voudrait. Être Hélène, c'est ne pas accepter d'être "brassée" après avoir tout donné lors de la première de sa pièce. "Parce que tu peux faire encore plus ! Passe au prochain projet, au prochain niveau, ne t'arrête pas, remonte sur le ring !" Être Hélène, c'est refuser de digérer. Ne pas vouloir s'arrêter. Croire que c'est possible de continuer, toujours, encore, comme un bulldozer. C'est avoir peur d'être à contre-temps (de tous ces gens qui partent au travail la journée et reviennent le soir) et pourtant n'avoir aucune envie de faire autrement. Avoir peur d'assumer ça : le contre-temps.

Être Hélène, c'est avoir peur du vide. Avoir l'impression de n'être plus rien dans ces moments là. Plus de gros projet. Plus de projets. Plus rien. Ne pas se sentir entière par soi-même. Face au futur, c'est voir une montagne infranchissable, car il y a tout à reprendre.

Mais cette fois, être Hélène, c'est décider, à 22h, un soir, de remplir sa voiture avec une couette, un matelas, de quoi manger et partir en roadtrip le lendemain. Couper son téléphone et tracer la route, vers la Suisse. Dormir dans le coffre de sa twingo avec vue sur un glacier, se laver au petit matin dans la rivière fraîche, commander un capuccino en terrasse et parler avec un cycliste autrichien, kiffer le dépaysement, kiffer se remettre à parler allemand. Partir en rando au hasard en suivant les panneaux. Avoir peur de mourir de soif sur le chemin caillouteux. Boire une bière au sommet avec Moritz en observant les marmottes dans les jumelles. Planter la tente près d'un chemin de randonnée après avoir vérifié quatre fois le spot. Faire deux heures de voiture direction le Valais pour arriver sur un col super pentu. Vertiiiiiige ! Se rendre compte que "ouais, c'est beau tous ces parapentes, mais c'est nul pour s'installer pour la nuit." Redescendre de l'autre côté à 19h sans savoir où dormir. Se retrouver sur une route étroite, en bord de falaise, passer sous des rochers et se dire "Mamamia, où je vais ???". Arriver dans une mer de cailloux avec un lac bleu émeraude et une forêt primaire. Planter la tente juste avant la nuit. Randonner le lendemain dans un lieu digne des plaines mongoles et se sentir tellement vivante ! Repérer une fille sur le parking ("il faut que je lui parle !") et la recroiser en descendant de la rando. Parler plantes sauvages et s'asseoir à table ensemble. Face à face, se retrouver avec un miroir de soi-même. Célébrer la vie.

Être Hélène, c'est osciller entre une confiance absolue en la vie, des moments d'extase, de béatitude, des synchronicités de ouf ; et des peurs de manque, des phases de désespoir où elle ne trouve aucun sens à rien. C'est avoir l'abondance qui arrive de tous les côtés et flipper sa race de voir le compte en banque qui se vide ; c'est alors prier, dire de messages à son guide, poser des petits Ganesh partout : à l'entrée de son appartement, sur le bureau de son atelier, au-dessus du tableau de bord de sa voiture. C'est avoir une foi en tout ; et un flippe en tout.

Ces derniers temps, être Hélène, c'est accepter d'être au creux de la vague et se lover dedans.

Déguster chaque instant simple et précieux. Suivre le non-élan d'être on-line, en live, en story, publier, dire, photographier. Être Hélène, c'est avoir l'envie absolue de continuer le roadtrip au quotidien !!! Mais y aller tout doucement, par petits pas. Être Hélène c'est parfois suivre les élans de l'âme et du vivant qui lui disent à 21h, que "oui, elle doit aller à cette jam session pour chanter même si ça lui prend 1h de route" ; se retrouver à contempler les éclairs dans un bateau en rade de Genève ; parler peinture avec un ami "qui passait par là" et se dire qu'on tenterait une performance ensemble ; atterrir en rendez-vous "vente aux enchères" dans la Tesla de A. en longeant le lac.

C'est, c'est, c'est... tellement excitant !!!

Moi, Hélène, je veux complètement m'abandonner à ce qui est, à ce qui vient, à ce que j'ai à faire. Je veux avoir la foi en ce qui émerge à chaque instant, retirer mes lunettes pour me rendre compte à quel point le lac est beau. Au coucher du soleil, regarder Jojo, le pêcheur retirer un à un les poissons des ses filets avec calme et délicatesse ; plonger dans l'eau clair et en ressortir revigorée, gonflée de gratitude pour la beauté sur mon chemin.

Être Hélène, finalement, c'est apprendre à kiffer les vagues,

qu'elles montent,

ou qu'elles descendent.


Cet article a été écrit suite à la proposition de Laura Nathalie autour de son moto “Suivre son chelou” !