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(fr) Creative flow est un blog dans lequel j’explore le processus créatif. J’en ai besoin pour avoir plus de force dans mon travail, repousser mes croyances limitantes et juste laisser tout ce flow créatif sortir de moi. Et peut-être aider - ou au moins inspirer- d’autres personnes à en faire de même !

(eng) Creative flow is a blog where I explore the creative process to get more strength in my work, let fall the boundaries I got to let the flow just go. And maybe help -or at least inspire- others to do the same !

Vade retro satanas business !

Vade retro satanas business !!!

Mamamia !!! Si tu m'avais dit il y a quelques années qu'être entrepreneur pouvait être un chemin spirituel, je t'aurais ris au nez "Pfff n'importe quoi ! La spiritualité, c'est méditer toute la journée dans une grotte sans manger, t'élever au-dessus de tout : de l'argent, du business, de cette vie matérielle superficielle, c'est te poser sur un nuage et regarder ces humains absurdes jouer à leurs jeux puérils. Je n'ai rien à faire dans ce jeu minable. Je vaux mieux que de faire des pâtés dans un bac à sable !" Ce sur quoi j'aurais rabattu ma mèche de cheveux de manière prétentieuse, comme dans une pub L'Oréal (sauf que je n'aurais jamais accepté de dire que j'étais influencée par L'Oréal. Ça ne va pas avec mon package écolo).

Donc il y a quelques années, j'aurais pas dit qu'être entrepreneur et faire du business était un véritable chemin de développement personnel : "Mais je fais les choses pour leur beauté. Ce n'est pas grave si je ne gagne pas d'argent avec! L'essentiel, c'est que ça ait du sens !"

"Enfin, faire quelque chose qui a du sens, sans que ça te permette d'en vivre... tu trouves que ça a du sens ?"

Depuis que je participe à l'Académie des Messagers de Laura Nathalie ça me met un bon coup de pied aux fesses, et j'en ai bien besoin !

Ce soir, j'étais à une rencontre à laquelle je participe régulièrement à Genève "La magie sociale". J'adore ce nom, je ne comprends pas complètement le concept mais toujours est-il que nous sommes plusieurs à nous réunir et à participer à des moments de partage sincères. Ce soir, assis dans une cuisine avec vue sur un marronnier en fleurs devant le Salève, nous avons fait un tour de parole. Nous devions répondre à la question : "quelles sont tes parts d'ombre ?" Ah là là, comme j'adore ces moments à bâton rompu où chacun s'exprime avec sincérité. Je me sens tellement reliée aux autres avec le cœur. Bref, quand ce fut mon tour, j'ai rabâché ma tendance au contrôle, mes peurs de lâcher prise complètement, mes peurs de manque d'argent, de m'autoriser à briller... (la même musique me direz-vous, mais j'y travaille, oui, oui !).

Mais surtout, je pensais à mon sac à dos posé par terre, contre le mur.

Avant de partir de chez moi, j'avais embarqué plusieurs de mes recueils "Lignes de fuite", en me disant, que je pourrais en vendre aux autres. Mais j'avais peur (aïe, vendre = gros mot). Le cercle terminé, je me questionne : "Je les sors ou je les sors pas ? Ça va être abusé, non ? Ça fait vraiment trop opportuniste, genre elle vient là pour vendre ses bouquins. Elle veut nous soutirer de l'argent. Elle veut nous dépouiller ! Elle se prend pour qui ???" Je pense à mon sac et je n'ose pas le saisir. Alors que des discussions démarrent, mon dialogue intérieur continue. "Mais bouge-toi Hélène, c'est l'occasion, non ? Tu as des livres à vendre ! Tu en as vendu 15 ! C'est pas en en regardant passer les nuages sur le lac que tu vas les écouler tes 100 exemplaires numérotés ! Et il est très bien ton livre, pourquoi tu n'oses pas ? Toi, tu l'achèterais si on te le proposait, non ? Il est pas si cher en plus !"

J'ai pris une grande inspiration et j'ai pris la parole, devant les personnes présentes (qui sont en plus tellement adorables...) : "Euh, au fait, j'ai récemment imprimé un recueil avec trois nouvelles que j'ai écrites. J'en ai apporté quelques exemplaires avec moi ce soir, et je les vends, si ça vous intéresse." (ou un truc du genre). Ils m'ont écoutée. J'ai sorti mes livres avec leur joli couverture bleue. Ils.elles les ont feuilletés. L'une a dit qu'elle en voulait un, puis l'autre, puis un troisième. "Tu en as d'autres ?" "Oui !". Résultat des comptes : j'en ai vendu six !

J'étais tellement fière de moi, d'avoir osé. Osé aller au-delà de mes peurs, des mes discours intérieurs. Osé passer à l'action. Vendre mes créations.

Pourquoi est-ce si difficile de vendre ses créations ??? Pourquoi l'imposteur arrive-t-il à ce moment là à grandes enjambées, alors que nos créations sont si belles, pleine d'intégrité et de beauté ?

C'est là que je réalise, comme Laura Nathalie nous le partage dans ses lives, qu'être entrepreneur, réaliser des actions concrètes pour ses créations est un véritable chemin spirituel. On est obligés de faire face à ses peurs à chaque instant. Parce qu'il n'y a que nous qui sommes responsables du résultat. Personne n'écrit le livre pour moi, personne ne me paie pour écrire le livre. Je fais le livre moi-même, je le vends moi-même, et je dois prendre mon courage à deux mains moi-même pour qu'on l'achète. C'est valable pour la plupart de mes créations. Je crée un spectacle, je l'écris, j'organise les résidences, je planifie l'agenda, je fais la communication, je le diffuse. Évidemment, je demande de l'aide à plusieurs endroits. Mais d'une certaine manière, tout repose sur moi. Aucun patron ne va me dire : "Pour telle date, il faut que tu aies terminé telle action" ; personne ne va me donner une promotion, décider de m'augmenter ; me taper sur les doigts si quelque chose ne va pas. Je dois faire mon propre agenda, gérer mes propres succès et échecs, mes lancements et mes annulations. Peut-être que ce sera un flop, ou une réussite, mais je dois faire toutes les étapes seule. Alors, je peux vous dire que ça challenge ! Qu'il y a des moments de doute extrême, de joie intense, de peurs profondes, des jours où je veux faire machine arrière. C'est un chemin qui révèle toutes mes blessures, mes peurs de légitimé, de prendre ma place, mes doutes, mes blessures et j'en passe.

Mais pour rien au monde je ne renoncerai à cela. Parce que, même si c'est difficile, je suis au volant et je peux décider de la manière dont je veux faire les choses. Je suis libre et responsable. Je suis créative et je peux changer mes règles du jeu à tout moment.

Dans la voiture du retour, en longeant le lac éclairé par les petites lumières de Genève, je me disais qu'un des problèmes majeurs de l'humanité (et donc de moi-même) est de prendre trop au sérieux la vie. Tout ceci est un jeu. A partir de quel moment ai-je oublié que c'était un jeu ? Vendre mes livres à une soirée avec des gens que j'aime, c'est un jeu ! Quand j'étais petite et que je m'amusais à vendre des poteries en terre du jardin avec ma sœur, devant notre maison, dans un quartier ou personne ne passait, je ne me posais pas de questions. Je jouais ! Alors pourquoi ne pas continuer ?

Je veux jouer à la marchande et vendre mes créations avec joie. Je veux descendre de mon nuage pour sauter dans le bac à sable, me salir les mains avec et regarder mon château briller au soleil.

Big up à tou.te.s les artistes et entrepreneu.r.se.s qui osent ce chemin audacieux 🙂